La Gwerz de l'ajonc
Stanyslas Leray
Loin les longues marches, loin les embrassades, loin les sourires au creux des souvenirs, mais où sont-iels tous·tes passé·es, accompagné·es de leurs regards familiers ? Iels sont parti·es, loin. Loin comme la Manche influencé par la lune, et avec elle la joie des baignades et le bruit des vagues dont il ne reste que l’écho dans les rides des coquillages. La baie autrefois animée n’est plus qu’algues et vase, leurs fortes odeurs désagréables et leurs teintes ternes, les crabes qui rasent les murs de granit, fuyant sous toutes les faces cachées des rochers qui menacent d’écorcher la peau. Sur la plage, le sable fin et doux n’est plus qu’une fine enclave séparée de la mer par une dense frontière de graviers orange incandescent, qui brûle la plante des pieds trop sensible des vacanciers. La Gwerz de l’ajonc est une autofiction racontée au travers d’une bal(l)ade dans les paysages de la côte de granit rose en Bretagne, le temps d’une marée, qui raconte le paysage comme héritage, le sentiment d’appartenance à un lieu comme vecteur d’identité.